D'un cagnard saharien à un mistral te renvoyant la lumière des phares en plein visage, il n'a fallu que quelques heures. Le voileux du lac de la Belle Carpe, tout fier d'avoir tracté pendant des heures son 9m sur une autoroute saturée et malgré tout payante, le pauvre marin mènan il regrette son miroir. Il ne sait plus comme le choquer son foc, il a le vomi juste là sous la glotte et n'est plus tout à fait certain que son étrave pointe bien vers le port de Carqué.
Nous, ce basculement nous chope ce dernier matin de juillet vers 8h00 à la Piade. Faut dire que pendant toutes ces journées d'estubade, sans sommeil réparateur où même la sieste devient une épreuve, pendant ces trois semaines donc, le vélo vient moins nous tanner le cul. Même en s'arrachant aux aurores pétantes, 6h00, pour une sortie tranquille de trois heures sans difficultés majeures comme ils disent, le retour ressemble à une procession de cocottes minutes colorées. On est pas des intégristes, y en déjà assez.
Donc la Piade. Quesaco? Une trahison liquide et salée, une maîtresse enjôleuse qui jamais te bassine, un simple paradis qui délasse ton corps et pousse ta cervelle au pays des posters aux mers turquoises. Putain si c'est beau! Soit t'y descends pour nager, explorer, fouiner, sentir...soit pour grimper et te jouer la Pietragalla de la grotte, l'arapède de San Peyre.
Dans le premier cas, palmes...panoplie complète ou non. Si tu manques la grande grotte, joue pas aux boules, t'en choperas jamais une même à six mètres! Faufile toi dans la grottelette sur la droite, puis reviens par la fenêtre ouverte. Continue de te suivre les hirondelles jusqu'au fond. Voilà, mènan descends à 1,82m et ouvre les yeux. T'as rien vu, respire et replonge. Avance un peu gari. Allez va pas te néguer pour un blog idiot mais 6m devant toi, quand tu le sentiras, viens t'asseoir dans cette minuscule alcove sous le crossmed. Oh mais c'est pas fini! En ouvrant bien tes yeux masqués, cherche l'entrée de ce boyau où le grand Ulysse, le gonze à Pénélope Cruz, s'est planqué pendant des mois pour échapper à une demi douzaine de trafiquants de cigarettes en voulant à ses fesses. Enfonce toi dans ce couloir liquide jusqu'au rocher rose et poli lui. Ote tes palmes, grimpe et marche. Gaffe à la tronche, "la barre à gauche 3 degrés, réduis la vitesse.." L'eau te rafraichit les testicules, alors nage vers le halo bleuté. Alors, c'est pas beau, cette salle! Pas besoin de plèille stèchon ou d'une retouche d'image, jamais t'obtiendras ce bleu parfait. Comment repartir? 3 solutions valent mieux qu'une! Par le syphon bleu, en 2 m c'est liquidé,en renageant sur tes palmes ou bien...si tes oreilles ne perçoivent aucune surpression ni aucun souffle marin puissant, si la nappe demeure étale, poursuis ton sentier liquide vers et suis lentement son tortueux dessin sans lever le menton, virage à gauche et hop retour au soleil. En cas de Mistral, shunte tout ce paragraphe et révise to vélo avec par exemple:
http://veloxygene.free.fr/vtt/mecanique/reglage_der_av.htm
Pour la grimpe, y a pas de mots sauf un: plaisir à tous les étages. Même un vieux fusible se régale! Comme il aurait encore pu danser ici le magnifique Patrick Berhault!
Quel est le nom des trafiquants de tabac? Telle est la question. Réponse au prochain numéro